Anticiper le cout des maisons de sante pour les seniors

Les Français vivent de plus en plus vieux. Cet allongement de l’espérance de vie est porté par l’amélioration des conditions de travail, mais également par les progrès de la médecine, et un système de santé toujours plus perfectionné.

Cette médecine représente un coût non négligeable, en particulier chez les personnes âgées où les besoins en soins sont les plus importants. Une bonne mutuelle représente un coût significatif, mais en contrepartie, elle permet de couvrir une grande partie des soins courants.

La situation de dépendance

Lorsque les seniors arrivent dans le grand âge, la perte d’autonomie est fréquente, et elle implique le recours à des intervenants tiers pour assurer les tâches quotidiennes (ménage, lessive, courses, etc.) Ce coût n’est pas couvert par les assurances, mais il est généralement supportable par les classes moyennes. Quant aux plus démunis, ils peuvent solliciter des aides de la communauté.

Les choses se compliquent en cas de forte dépendance. Le senior est alors contraint de rejoindre une structure d’accueil permettant de s’occuper de lui à temps plein. Autrefois, les jeunes générations accueillaient les anciens sous leur toit et s’occupaient d’eux. Autre temps, autres mœurs. Les choses ont changé, les jeunes générations ont perdu le réflexe (ou l’envie) d’héberger leurs parents. Les seniors en situation de grande dépendance rejoignent alors un établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes, plus connu sous le nom d’EHPAD.

Les EHPAD sont tout simplement des maisons de retraite médicalisées. Ces structures sont gérées par des sociétés privées, il s’agit souvent de grandes entreprises spécialisées dans la détention et la gestion d’un parc foncier, à l’image des sociétés civiles de placement immobilier (voir le fonctionnement des SCPI). Dans ce cas présent, un parc foncier spécialisé dans les services de santé et de dépendance.

Le coût des maisons de santé

Les EHPAD ont mauvaise presse. Certains considèrent qu’ils sont trop chers au regard des services qu’ils offrent, et leur reprochent de manquer d’humanité et d’attention avec les pensionnaires. Pourtant, dans le détail, les choses ne sont pas si simples.

Les EHPAD sont confrontés à un jeu d’équilibriste très délicat pour délivrer les services les plus complets, au coût le plus juste, sans entraîner de déficit abyssal.

Les EHPAD font face à d’importantes dépenses. Ces établissements doivent être en conformité avec de nombreuses normes afférentes à l’accueil du public. Les pensionnaires sont pris en charge 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. La médicalisation de l’établissement représente un coût important car il nécessite du personnel qualifié. En France, les charges salariales pèsent lourdement sur le coût du personnel.

Enfin, l’envolée du coût du foncier dans l’hexagone n’arrange rien à l’affaire, et contribue également à renchérir le coût des EHPAD. La surface des chambres individuelles est donc limitée.

Anticiper le coût de la dépendance

Le coût médian d’une place en EHPAD est de 60 euros par jour. Ce qui représente un coût mensuel proche de 2000 euros. Si le coût est supportable par un cadre et un ancien directeur à la retraite, ce n’est pas le cas d’une grande partie de la population. En effet, la moitié des retraités perçoit une retraite inférieure à 1 760 euros. En bas de l’échelle, le minimum retraite ne dépasse pas 1 000 euros par mois. Alors comment faire pour anticiper et couvrir ce coût ?

Ce qu’il faut savoir est que le prix de l’EHPAD se découpe en 3 parties : le logement, les soins et la dépendance. Seul le coût lié au logement doit être payé par le résidant ou sa famille. Les soins et la dépendance sont respectivement couverts par la sécurité sociale et l’allocation personnalisée à l’autonomie (APA). Concernant le coût du logement, sous certaines conditions, il sera possible de solliciter des aides sociales, mais elles ne seront pas accordées si le résident, son conjoint ou les descendants en ligne directe sont en capacité de payer la facture.

Une solution pour diminuer le coût de l’EHPAD est d’opter pour un établissement en province, où le coût de l’hébergement est plus faible qu’en région parisienne (comptez tout de même 1500 à 1800 euros par mois). Si cela ne suffit pas, d’autres solutions doivent être envisagées. Par exemple, si le résident est propriétaire d’un bien immobilier (son ancienne résidence principale), alors le bien peut être mis en location ou tout simplement être vendu.

Pour éviter de tomber sous le coup d’une vente forcée de leur patrimoine immobilier, ce qui compromettrait l’héritage laissé aux descendants, les seniors ont intérêt à se constituer un bas de laine. À ce sujet, l’État a justement mis en place de nouveaux dispositifs d’épargne retraite, en particulier le plan d’épargne retraite. Ce dispositif offre un cadre fiscal attractif pour se constituer un capital qui sera mobilisable au moment de la retraite.

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